Originaire d'Île-de-France, Ludivine suit un parcours scolaire classique et se destine à un avenir déjà tout tracé dans le monde de l’assurance. Après avoir décroché sa licence professionnelle, elle signe son premier contrat dans le secteur d’activité qu'elle convoite tant. Pendant 26 ans, malgré ses changements de postes, d’entreprises et son déménagement à Marseille, elle reste dans le milieu de l’assurance.
Côté loisir, la mère de famille fait de la plongée sous-marine depuis l’âge de 13 ans. Au fil des années, le nombre de déchets qu’elle a pu voir en mer est de plus en plus préoccupant. Selon elle, l'impact de l’homme sur la nature est « dramatique ».
Lassée du monde de l'assurance, elle décide de traiter la problématique des déchets plastiques en mer, d’en faire son métier. C’est alors qu’un concours de circonstances lui fait découvrir une technologie innovante pour traiter les biodéchets : la déshydratation thermique.
Ludivine se renseigne alors, afin d’en apprendre plus sur les avantages de ce procédé. Ainsi naît une idée : Valwast, une solution globale de traitement et de valorisation des déchets alimentaires pour les professionnels, associant la déshydratation thermique et le lombricompostage.
« Je croyais tellement à mon projet que le déclic s’est produit naturellement. »
Mais au moment de se lancer dans la création de son entreprise, Ludivine est dans le flou le plus complet. Elle est perdue : elle ne sait pas vers qui se tourner pour l’aider à monter son projet et élaborer son offre, elle ne sait pas où aller pour obtenir des renseignements. À force de persévérance et de questions posées au hasard de quelques conversations, Ludivine obtient les réponses à ses questions et se lance, enfin.
« Ce qui est difficile quand on se lance dans l’entrepreneuriat, c’est que l’on a l’impression de se retrouver tout seul, sans repère. »
Cependant, la Marseillaise veut avoir son rôle à jouer pour l'environnement et, grâce à Valwast, elle compte faire avancer les choses. En effet, depuis janvier 2023, les professionnels qui produisent ou détiennent cinq tonnes ou plus de biodéchets par an ont l’obligation de les trier et de les faire valoriser dans des filières adaptées (telles que le compostage ou la méthanisation). Et au 1er janvier 2024, toutes les entreprises seront concernées, quelles que soient les quantités produites. La solution Valwast est élaborée pour les accompagner dans leur mise en conformité avec cette réglementation.
« À titre individuel, ce n’est pas moi, Ludivine, qui pourrait changer les choses. Mais avec Valwast, je peux compter pour de vrai. »
Alors, pour développer son projet, Ludivine se rend d’abord à l'Accélérateur M pour suivre des formations précieuses sur l’entrepreneuriat. Pour l’appuyer dans sa démarche, elle peut compter sur le soutien de son mari, cofondateur de l'entreprise.
« Avec du recul, je dirais à des personnes qui hésitent à se lancer qu’elles doivent foncer si elles croient en leur projet et de ne surtout pas avoir honte de demander de l’aide. »
Quelques semaines après avoir entamé les démarches nécessaires pour créer son entreprise, la mère de famille a du mal à s’approprier le projet et à se mettre en avant. Le développement de Valwast est alors plus compliqué que prévu.
À force de temps et de soutien, elle apprend à surmonter cette période de doutes. Mais à cause de la crise sanitaire, Ludivine et son mari font face à un nouveau problème de taille : le manque de moyens économiques pour développer Valwast.
Lors d’une formation à l'Accélérateur M, on parle à la créatrice d’une association qui aide des entrepreneurs à lancer leurs entreprises avec des microcrédits. Cette association, c’est l’Adie. Sans plus attendre, elle appelle directement le numéro gratuit et obtient un premier rendez-vous à l’agence Adie de Marseille.
« Ma conseillère Adie était si enthousiaste face à mon projet que je me suis mise à y croire encore plus. »
Suite à cet entretien, le microcrédit est accepté. Grâce à ce prêt, Ludivine achète le matériel dont elle a besoin, notamment des flyers, des affiches, la création d’un site internet, etc.
« Ma boîte j’y crois fort, et l’Adie nous a permis de nous maintenir à flot malgré la pandémie. C’est une aide humaine précieuse, un soutien économique puissant. »
Aujourd’hui, Valwast connaît un succès florissant. L’année 2023 est une année riche et remplie d’espoir pour cette entreprise, qui prend définitivement sa place à Marseille. Elle reçoit des commandes de clients de plus en plus variés, allant du restaurant local jusqu’à de gros hôpitaux régionaux.
« L’année 2024 ? Je la vois sereinement et l’Adie y est pour quelque chose. C’est certain. »
Valwast représente l’univers de Ludivine, sa voix. Selon elle, le sujet du réchauffement climatique ne parle pas à tout le monde de la même manière. Il faut savoir trouver les bons mots pour démontrer que le tri séparé des biodéchets et leur valorisation ont un intérêt à la fois économique et durable pour ceux qui sont prêts à jouer le jeu.
« On a le droit de ne pas être sensible au changement climatique mais l’obligation du tri et de la valorisation des biodéchets n’est pas une contrainte. Il faut la vivre comme une réelle opportunité de faire des économies tout en faisant du bien à la planète. »