Après l’obtention de son bac L, Louise fait le choix d’arrêter ses études et de devenir indépendante. Elle veut organiser ses journées comme elle l’entend. Elle a déjà une expérience en tant que bénévole en s’occupant d’un vestiaire et en distribuant des vêtements. Pour trouver un petit boulot, elle se tourne vers la mission locale de sa région et très vite on lui propose un service civique au sein d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile. Elle devient la référente du vestiaire de vêtements.
« Ça m’a plu de distribuer des vêtements, de donner des conseils aux gens, de les voir s’épanouir et se regarder avec plaisir. »
Cette expérience riche en émotions lui a donné envie de monter un projet plus concret. Au-delà de son goût prononcé pour les vêtements, Louise se questionne sur le sens, l’importance que peut avoir un vêtement sur une personne. Elle décide de faire une formation en ESS à Saint-Étienne pour monter son projet : une friperie culturelle. Pendant sa formation, Louise fait un stage en Grèce où elle intègre un centre de formation pour réfugiés dans lequel elle est coordinatrice du département couture. Elle revient de cette expérience plus motivée que jamais et décide de reprendre le dépôt-vente de sa ville, Riom, près de Clermont-Ferrand, où elle est cliente depuis 7 ans, en attendant de monter le projet de ses rêves. Sa banque lui dit non pour le prêt, la CCI lui conseille de ne pas le faire… Nullement découragée, Louise retourne à la mission locale qui lui dit de prendre contact avec l’Adie. Après un rendez-vous et 15 jours d’attente, elle reçoit son prêt et peut entamer les travaux de réfection du dépôt-vente !
« Il y a une vraie histoire dans ce magasin. C’est un gros investissement. J’ai eu envie de me lancer ! J’avais peur de regretter si je ne le faisais pas. »
A cause du confinement Louise reporte l’ouverture du dépôt-vente initialement prévue le 23 mars. Durant cette période compliquée, elle communique auprès des clientes sur les réseaux sociaux et sur la vitrine du magasin pour garder le lien, raconter l’histoire du dépôt-vente et donner des informations au jour le jour. Le 11 mai c’est le grand jour, mais la boutique est presque vide car Louise n’a pas pu avoir de stock. Cependant, sa famille est là pour l’aider et lui apporte quelques belles pièces afin de remplir sa boutique. L’engouement est là et il y a du monde dès l’ouverture.
« Le dépôt-vente marche super bien, je maintiens un cap malgré la crise et le chiffre d’affaires a doublé depuis que j’ai repris l’affaire. »
Louise a des projets plein la tête. Elle se voit rester entre 3 et 5 ans gérante du dépôt-vente avant de monter son projet de friperie culturelle. En parallèle, elle compte ouvrir un autre dépôt-vente pour homme ou un lieu de restauration syrienne avec son compagnon dès le mois de janvier. Pour entreprendre Louise a su se faire confiance !