Mettre la protection sociale des indépendants au cœur des enjeux des présidentielles
Ils se comptent aujourd’hui par millions et sont de plus en plus nombreux. Les indépendants comme ceux que l’Adie finance et accompagne pour créer des petites entreprises locales demandent, avant tout, d’avoir accès aux mêmes droits sociaux que les salariés. Parce que cet enjeu, soutenu par 90 % de Français, est encore trop absent du débat public, l’Adie sort le Mégaphone, plaidoyer pour une reconnaissance de l’entrepreneuriat populaire à la hauteur de son poids croissant dans la société française.
Il est temps de reconnaître les indépendants comme des entrepreneurs à part entière
Les indépendants représentent plus de 10 % de la population active et ils sont 17 % de plus que l’année dernière. Or ils ont l’impression de ne pas exister aux yeux de la société. L’étude inédite que l’Adie a confiée à OpinionWay livre à cet égard un constat sans appel : s’ils savent la sympathie des Français à leur égard, les petits entrepreneurs locaux financés et accompagnés par l’Adie ressentent en revanche leur « invisibilité » et les préjugés dont ils sont victimes dans le monde politique et médiatique.
70 % des indépendants estiment qu'ils ne sont pas pris en compte par les femmes et les hommes politiques.
57 % pensent que l’État ne reconnaît pas l’impact positif des travailleurs indépendants sur la société.
« C’est un fait, notre système n’a pas été construit pour les indépendants et ne leur est ni accueillant ni bienveillant. Lorsqu’il ne les oublie pas purement et simplement, le discours politique et médiatique les traite avec condescendance et véhicule de nombreux préjugés. Instables, fragiles, dépendants des plateformes, les indépendants subiraient leur statut tout en faisant de la concurrence déloyale aux “vraies” entreprises. Le travail indépendant ne serait ainsi qu’un pis-aller ou qu’une transition vers le salariat. », observe Frédéric Lavenir, Président de l’Adie.
Or, la grande majorité d’entre eux n’a pas le sentiment de subir le statut d’indépendant mais l’a bel et bien choisi, parce qu’il offre une véritable autonomie, parce qu’il permet de donner sens au travail et de l’aligner sur les valeurs, les priorités de vie et les compétences de chacun. Ce sont des entrepreneurs à part entière, créateurs d’activités pérennes dans nos villes, nos banlieues, nos villages. Ils contribuent à une société plus inclusive et à une économie plus durable, en métropole et dans les outre-mer.
Voilà pourquoi, se faisant l’écho de ces petits entrepreneurs et travailleurs indépendants qu’elle connaît bien, l’Adie sort une nouvelle édition de son Mégaphone, un plaidoyer pour mettre l’entrepreneuriat populaire au cœur des enjeux des élections présidentielles 2022.
L’Adie demande aux candidats à la Présidence de la République de s’engager pour la convergence des droits sociaux des indépendants sur ceux des salariés
La crise a agi comme un révélateur des limites d’un système de protection sociale construit pour le salariat et qui ignore encore largement les indépendants. Comparés aux salariés, les travailleurs indépendants à revenu modeste payent plus de cotisations pour moins de droits, ils peinent à accéder au logement et à la formation, ils subissent le risque du chômage non indemnisé…
47 % des entrepreneurs estiment que leurs droits sociaux se sont détériorés depuis qu'ils se sont lancés.
93 % des indépendants estiment qu'il est urgent qu'ils aient les mêmes droits sociaux que les salariés.
Le Mégaphone de l’Adie plaide donc avec force pour la convergence des régimes et des droits sociaux des indépendants sur ceux des salariés, avec pour objectif ultime l’universalité des droits - aussi bien à la sécurité sociale, qu’à l’indemnisation du chômage, à la garantie locative, à la formation et à la valorisation des acquis de l’expérience professionnelle. Dans une France où près d’1 Français actif sur 2, et plus particulièrement les ¾ des jeunes de moins de 25 ans, envisagent de se lancer un jour dans une activité entrepreneuriale, il serait incompréhensible que ces enjeux soient absents du débat public.
3 Français sur 4 considèrent cette question comme une priorité pour le prochain Président de la République.
Dans un monde où les parcours professionnels seront de plus en plus divers tout au long de la vie, la convergence des droits est un des chantiers incontournables de la construction de la France de demain. Il faut sortir de cette logique ancienne qui consiste à tracer des frontières et à différencier les droits sociaux des actifs en fonction de leur statut juridique.
Ressources à télécharger
Christelle Touré, ctoure@adie.org, 06 07 47 35 67
Hortense Peltier, hpeltier@adie.org, 06 86 17 48 76
Jean-Philippe Lecocq, jplecocq@agence-profile.com, 06 87 08 13 48
Marie Broulou-Erhel, mbroulou@agence-profile.com, 06 65 52 32 48