Le palmarès 2022 célèbre la différence et l’audace d’entrepreneurs qui ont fait le choix de transformer leur vie et d’agir pour une économie plus inclusive.
Mercredi 28 septembre 2022, l'Adie et les partenaires du concours national Créadie, la Fédération Nationale des Banques Populaires, Azulis Capital, le Crédit Coopératif et la Fondation Carrefour, récompensent 7 créateurs d'entreprise exemplaires tant pour leur parcours personnel que pour leur projet, sélectionnés parmi 76 lauréats locaux issus de tous les territoires de France métropolitaine et d’Outre-mer.
Un concours pour célébrer l’audace de créer dans toute sa diversité
Depuis 13 ans, Créadie est un concours unique qui met à l’honneur les petits entrepreneurs locaux dont les projets n’auraient pas pu voir le jour sans un microcrédit de l’Adie et qui démontre par l’exemple que même avec de petits financements, l’initiative de ces entrepreneurs est porteuse de grandes ambitions qui impactent le développement, la cohésion sociale et la préservation écologique de leur île, leur ville, leur région….
Qui sont-ils ? Une jeune femme qui réinvente sa vie suite à une maladie, un paysan fleuriste rêvant de relancer une filière locale, une créatrice d’un bar multi-services qui redonne vie à un village, une jeune femme qui métamorphose ceux qu’elle rencontre par la médiation animale ou encore une bande d’amoureux du bois qui inventent l’habitat frugal de demain en fabriquant des tiny houses éco-responsables…
« Les entrepreneurs que nous accompagnons sont au cœur de l’économie de demain, plus locale, plus proche, plus durable. Nous devons plus que jamais veiller à ce que l’entrepreneuriat soit et reste accessible à tous » précise Frédéric Lavenir, Président de l’Adie.
Les lauréats 2022
Le prix Jeunes – Fédération Nationale des Banques Populaires, qui récompense les jeunes entrepreneurs de moins de 30 ans, sera décerné à Marie-Hélène, pour son activité de médiation animale dans le Val-de-Marne
Marie-Hélène n’a que 30 ans mais cumule déjà beaucoup d’expériences. Passionnée de voyages, munie de son BTS tourisme, d’un master en sciences humaines et sociales, elle s’envole pour la Nouvelle-Zélande et y travaille tout en écumant l’Océanie, puis à Paris pour Voyageurs du Monde. Lors d’une dernière expérience salariée à la SPA, elle découvre les bienfaits de la médiation animale. Elle décide d’en faire son métier et crée “Tout sourire, médiation animale et pédagogie Montessori”. Le prêt de l’Adie lui assure le fond de trésorerie pour démarrer son activité. Avec sa vingtaine de phasmes, son chien et ses 7 cochons d’inde, Marie-Hélène se rend dans les EPHAD, les centres sociaux ou les associations pour éveiller les enfants au monde animal, aider les autistes à sortir d’eux-mêmes, ou encore susciter des possibilités de nouveaux gestes et sensations chez les personnes âgées ou malades.
Le prix Rebond – Azulis Capital, qui salue le courage et la ténacité, à Aline qui a lancé sa société de luminaires malgré une maladie dégénérative en Normandie
Aline est un exemple formidable de volonté. A la tête de son propre restaurant, elle apprend en même temps que son bail ne sera pas renouvelé et qu’elle est atteinte de sclérose en plaque. Ne pouvant plus poursuivre son activité, elle décide d’enfin réaliser un rêve qu’elle a en tête depuis une quinzaine d’années : passionnée par l’art plastique qu’elle a étudié, elle lance sa société de création de luminaires uniques. Son idée originale est de mettre en scène le petit bonhomme en bois, l’écorché, modèle pour les apprentis peintres, accompagné d’un poème. Le soutien de l’Adie lui permet de décrocher l’aide de l’Agefiph pour acheter son outillage et de créer son atelier chez elle. Quelques mois après la création de son entreprise, la reconnaissance est déjà au rendez-vous, avec des propositions d’expositions et des félicitations du concours international du Luxembourg.
Le prix Vitalité des territoires – Azulis Capital, qui salue l'implication dans le développement local, à Eloïse, qui a ouvert un bar multi-services dans son village d’enfance en Isère
À 22 ans, Eloïse a su sauter le pas de l’entrepreneuriat ! Munie de son bac accueil-vente, elle commence à travailler en bijouterie puis en boulangerie-pâtisserie, quand le maire du village de Saint-Sorlin-de-Vienne vient la chercher pour lui proposer de reprendre le bar, fermé depuis 3 ans. Elle le connaît bien, pour y avoir fait des extras pendant ses vacances, dès ses 16 ans.L’Adie est la première à croire en son projet, à lui donner confiance et conseils pour élargir ses activités. Aujourd’hui, l’Ô Petit St So est plus qu’un simple bar. C’est un commerce qui propose un service de restauration, une épicerie de dépannage, un dépôt de pain et un relais-colis. C’est un lieu de vie qui contribue à renforcer le lien social au sein de cette commune rurale.
Le Prix Transition alimentaire – Fondation Carrefour, qui soutient l’engagement dans l’agriculture durable, à Camille, paysan-fleuriste biologique en Haute-Garonne
À 35 ans, père de deux enfants, Camille est un floriculteur heureux. Avec sa compagne, il a lancé une production bio de fleurs locales. Son parcours initial ne l’y destinait pas. Son Bac+2 en ébénisterie d’art en poche, Camille travaille dans l’aéronautique, découvre l’agriculture en Australie pendant deux ans, puis devient tatoueur et professeur d’arts graphiques. De retour à Toulouse, désireux de se reconvertir dans un métier plus en phase avec ses valeurs écologiques, il passe un diplôme de capacité agricole et se rapproche du 100e Singe, une couveuse agricole qui l’accompagne et lui met à disposition un terrain de 2 000 m2 appartenant aux Jardins de Cocagne avec une serre de 180 m2. Sans le financement de l’Adie, Camille aurait dû abandonner. Il entame sa 2e saison avec optimisme et une demande qui ne fait qu’augmenter.
Le prix Économie Sociale et Solidaire – Crédit Coopératif, qui récompense les valeurs et l'engagement, à Étienne, créateur de tiny houses responsables dans les Pyrénées-Atlantiques
Après un Bac scientifique et une classe prépa littéraire, Étienne se tourne vers une formation professionnelle d’excellence en menuiserie chez les Compagnons du Tour de France à Limoges. Alors qu’il travaille comme formateur au CFA des compagnons d’Anglet, une amie lui demande une petite maison en bois déplaçable. Installé sur le terrain d’un ami pour lancer la construction de cette tiny house, Etienne suscite beaucoup d’intérêt et réalise le potentiel de ce marché. Avec deux amis aux compétences complémentaires et l’aide des réseaux locaux, Etienne crée la SAS Kusku et investit dans la construction d’un hangar. Sept autres amoureux du bois les rejoignent pour fournir une offre complète. Plus soucieuse de réinvestir que d’assurer une trésorerie suffisante, l’équipe a besoin d’un financement et les conseils de l’Adie lui permettent d’ancrer le projet dans la durée. A travers sa démarche responsable et respectueuse de l’environnement, en sourçant des matériaux durables et en circuit court, Kusku souhaite apporter sa « tiny » pierre à l’édifice d’une société éco-responsable.
Les prix Coups de cœur – Azulis Capital, à Martin et Cléo, qui ont des activités locales à impact positif
En Nouvelle-Calédonie, Martin est un jeune homme au rôle moteur dans sa tribu de Hunëtë, sur l’île de Lifou en Nouvelle-Calédonie. Ses parents y ont un gite et son frère est guide touristique. Sourd muet, Martin doit quitter l’école à 16 ans. Très habile pour pêcher, chasser, construire des cases, il aime entraîner les autres jeunes de sa tribu et veut contribuer à développer son île. Martin considère que l’on a tout sous la main sur cette terre généreuse au climat favorable et qu’il est possible, grâce au travail, d’y développer des activités utiles.Le financement de l’Adie lui permet de construire son poulailler, point de départ d’une activité qu’il espère plus régulière avec l’acquisition prochaine de poules pondeuses. Martin a de l’ambition pour sa tribu et pour sa génération : celle d’un développement vers l’autosuffisance, à partir de la valorisation des ressources locales. Son rêve est d’ouvrir une coopérative pour y vendre non seulement des œufs mais aussi du miel, de la vanille et des légumes, sur un étalage ouvert tous les jours.
Dans l’Hérault, Cléo du haut de ses 28 ans, dompte d’anciennes machines pour fabriquer du papier, de superbes cartes de visite, des faire-part, des boîtes de toute taille et manie la presse et la couture pour relier des carnets et des albums… Après ses études d’art appliqué, elle chine de vieilles machines et démarre une activité de fabricante de papier, typographe, cartonneuse, et relieuse dans une coopérative d’artisans à Montpellier. Au bout de trois ans, elle ressent que le statut de coopérative bloque son évolution. Le prêt de l’Adie, assorti de la prime jeunes, lui permet de financer son déménagement dans un local et lui assure un démarrage de trésorerie pour ses achats de fournitures, toutes françaises ou, à défaut, européennes. Cléo rêve à présent de vendre ses produits dans des boutiques et à l’international…
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