L'Adie se mobilise pour lever les freins à l'entrepreneuriat des femmes
Parce que les femmes ne représentent toujours qu’une minorité des entrepreneurs, l’Adie se mobilise pour une véritable parité dans la création d’entreprise, en s’appuyant sur les enseignements d’une étude inédite sur les freins que rencontrent les femmes entrepreneures et à travers des événements gratuits, partout en France, du 30 mai au 3 juin.
L’entrepreneuriat, un parcours qui demeure inégalitaire pour les femmes
Si les femmes sont autant tentées par la création d’entreprise que les hommes et que leurs motivations sont sensiblement les mêmes, elles ne sont pas encore pour autant des entrepreneurs comme les autres. Comme dans le reste de la société, les femmes entrepreneures financées par l’association démarrent avec plus de difficultés socio-économiques.
Les équipes de l’Adie constatent sur le terrain qu’elles montent des projets de moindre envergure, dans des secteurs comme les services et le commerce sédentaire. Il en résulte une cascade de conséquences inégalitaires. Elles sollicitent moins souvent l’Adie pour être financées et quand elles le font, elles présentent des plans de financement plus modestes les conduisant à obtenir des prêts aux montants inférieurs de 33% en moyenne à ceux accordés aux hommes. Leurs activités génèrent également des chiffres d’affaires de 34 % inférieurs à ceux des hommes. Et à moyen terme, leurs entreprises sont un peu moins pérennes, notamment parce que la crise les a plus durement touchées.
Les principales raisons qui empêchent les femmes qui entreprennent
L’étude inédite confiée par l’Adie au groupe Egæ, avec le soutien de la Direction générale de la cohésion sociale, démontre que les femmes qui entreprennent doivent faire face à des obstacles spécifiques.
Frein N°1 : L'accès au financement (51 %)
Frein N°2 : L'articulation des temps de vie (25 %)
Frein N°3 : Le syndrome de l'imposteur, le manque de confiance en soi (25 %)
Frein N°4 : Le manque de soutien de l'entourage (21 %)
Frein N°5 : Le sexisme (21 %)
premier lieu, pour plus de la moitié d’entre elles, la difficulté d’accès au financement : en France, elles ont en effet deux fois plus de chances de se voir refuser un prêt que les hommes.
Mais il y a aussi des freins qui traversent la société, au-delà du sujet de l’entrepreneuriat, mais qui ont des impacts majeurs. La charge familiale incombe toujours essentiellement aux femmes. Il en résulte que pour ¼ d’entre elles, l’articulation entre les temps personnel et professionnel représente une difficulté majeure pour la concrétisation de leur projet, à tel point que les femmes ont deux fois plus de chances d’y renoncer qu’un homme pour ce motif.
15 % des femmes cessent leur projet à cause d'une évolution de leur situation personnelle, contre 8 % des hommes.
Enfin, 1 femme sur 5 se plaint autant du sexisme que du manque de soutien de leur entourage qui en est le principal responsable.
« Parfois, il peut s’agir d’une simple injonction de la part du conjoint à ne pas empiéter sur le temps dédié à la famille, ou d’un doute formulé par un proche sur leurs compétences et leurs chances de succès. Or on le sait, un projet soutenu par l’entourage a plus de chances de réussir, » explique Alice Rosado, Directrice générale adjointe de l'Adie.
L’Adie s’engage pour une véritable parité de l’accès au droit à l’initiative économique
En 2021 44 % des créateurs d'entreprise financés pour la première fois étaient des femmes, contre 41 % en 2019.
Face à ces constats, l’Adie se mobilise pour permettre aux femmes dont les projets n’ont pas accès au crédit bancaire de créer et développer leur entreprise. Alors que les femmes ne représentent que 40 % des demandes de microcrédit professionnel, l’Adie équilibre cette disparité en en finançant 44 %, une proportion en progression dont l’Adie se réjouit mais ne se contente pas.
« On ne peut pas uniquement viser 50 % de créatrices d’entreprise quand on sait que les inégalités sont complexes et multiples. Il faut regarder les plans de financement, les secteurs d’activité, les montants des financements accordés, la pérennité des entreprises, l’envergure des projets... », explique Alice Rosado, Directrice générale adjointe de l'Adie.
Bien que certains freins dépassent son champ d’action, l’Adie compte s’engager pour contribuer aux solutions. Face au syndrome de l’imposteur qui saisit un quart des créatrices d’entreprise et au manque de soutien de l’entourage, l’association propose des accompagnements collectifs dont les femmes se saisissent, plus que leurs homologues masculins, pour s’entourer d’un réseau solidaire de femmes entrepreneures.
Parce que la création d’entreprise est encore trop souvent dépeinte comme un destin réservé à des femmes d’exception, l’Adie s’engage également sur le terrain en organisant partout en France, du 30 mai au 3 juin, des événements d’information gratuits pour rendre l’entrepreneuriat accessible à toutes.
« Il faut déconstruire les stéréotypes sans créer de nouvelles injonctions. Toutes celles qui veulent entreprendre devraient pouvoir le faire, pas juste celles qui ont des diplômes, du réseau, de l’argent ou encore des métiers dits ‘’d’hommes’’ », déclare Alice Rosado.
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Christelle Touré, ctoure@adie.org, 06 07 47 35 67
Hortense Peltier, hpeltier@adie.org, 06 86 17 48 76
Jean-Philippe Lecocq, jplecocq@agence-profile.com, 06 87 08 13 48
Marie Broulou-Erhel, mbroulou@agence-profile.com, 06 65 52 32 48