L'Adie dévoile les 7 lauréats nationaux du Prix Créadie 2024
Les lauréats des Prix Créadie 2024 disent en récits ce que la nouvelle étude d’impact de l’Adie démontre en chiffres : l’efficacité du microcrédit accompagné.
Depuis 15 ans, le Prix Créadie est l’unique concours qui distingue les initiatives des petits entrepreneurs des territoires dont les initiatives n’auraient pas pu voir le jour sans l’Adie. Cette année, la remise de prix coïncide avec la sortie de l’étude d’impact triennale de l’Adie. Les lauréats 2024 illustrent plus que jamais l’impact du microcrédit accompagné non seulement comme levier d’insertion professionnelle mais aussi comme chemin d’épanouissement personnel pour les plus de 25 000 personnes à qui elle permet chaque année de rebondir, se réinventer et redynamiser leur territoire en créant et développant des entreprises pérennes.
Les entrepreneurs financés par l’Adie créent des entreprises pérennes
L’étude d’impact 2024* de l’Adie est sans ambiguïté : le microcrédit accompagné permet une insertion professionnelle durable et la création d’entreprises pérennes. Près de 8 entrepreneurs sur 10 financés par l’association entre 2021 et 2022 sont toujours en activité après 3 ans et 95% d’entre eux sont aujourd’hui insérés professionnellement.
C’est bien la preuve qu’avec un prêt de quelques milliers d’euros et un accompagnement approprié, il est possible de créer une entreprise viable et de générer un revenu dans la durée. C’est pourquoi la création d’entreprise n’est plus seulement un moyen efficace de sortir du chômage et des minima sociaux, mais de plus en plus souvent un choix de préférence.
6 entrepreneurs sur 10 qui percevaient les minima sociaux n’en touchent plus.
7 entrepreneurs sur 10 financés par l’Adie préfèrent l’entrepreneuriat au salariat.
Les lauréats des Prix Créadie illustrent ce qu’est la réussite entrepreneuriale pour toutes et tous
Au-delà de son impact économique, l’action de l’Adie s’apprécie à l’aune des vies qu’elle transforme et des trajectoires personnelles des personnes à qui elle a permis de rebondir, de se réinventer ou de se révéler. En mettant chaque année à l’honneur de petits entrepreneurs au départ sans capital ni accès au crédit bancaire, les Prix Créadie bousculent les codes de la réussite.
7 entrepreneurs sur 10 pérennes financés par l’Adie ont le sentiment d’avoir réussi.
7 entrepreneurs sur 10 pérennes financés par l’Adie estiment que leur bien-être s’est amélioré.
8 entrepreneurs sur 10 pérennes financés par l’Adie ont une plus grande estime d’eux-mêmes.
« Ce que réussir veut dire, ce sont les entrepreneurs eux-mêmes qui savent nous le raconter magnifiquement, explique Frédéric Lavenir, Président de l’Adie. Rebond après un coup dur, désir d’indépendance, recherche de sens, amour d’un métier ou d’un savoir-faire, réalisation d’un rêve - il y a tant et tant d’histoires singulières qu’il serait vain de tenter de les résumer en mots ou en chiffres : il faut les entendre une à une, avec intérêt d’abord, puis avec admiration. »
Rien n’exprime mieux la diversité de ces parcours de réussite que l’histoire des lauréats Créadie 2024
« Ma boîte, c’est mon autonomie dans tous les sens du terme. Je me sens libre, indépendante et pleine d’espoir. »
Soumiya est une jeune maman épanouie, vendeuse en boulangerie, quand sa vie bascule. Le 19 juin 2013, alors qu’elle est enceinte de son deuxième enfant, elle est victime d’un violent accident de la route. Son bébé est épargné, mais Soumiya devient paraplégique. S’en suivent des difficultés financières, puis une séparation.
Mais Soumiya est une battante. Au lieu de baisser les bras, elle se réinvente, se forme à la gestion administrative et à la comptabilité. Une fois formée, elle investit toute son énergie dans le projet de se mettre à son compte pour proposer ses services aux entreprises. Mais quand cette maman célibataire en situation de handicap demande 3 000 € à la banque pour se lancer, la réponse est « non ». C’est alors qu’elle se tourne vers l’Adie qui lui accorde le projet nécessaire à la création de son entreprise d’assistance administrative à domicile en août 2023. “Para mais pas finie”, comme elle aime à le répéter, Soumiya se réjouit de ce rêve accompli.
« Mon entreprise reflète tout ce que j'ai accompli. »
Après avoir perdu une partie de sa famille, ses amis, et en danger de mort, Mudathir, alors étudiant à l’université, fuit le Soudan et entreprend un voyage périlleux à travers le désert lybien, la Méditerranée et l’Italie pour demander l’asile politique en France. Un an après son arrivée en octobre 2017, il est orienté vers Limoges, où il obtient son statut de réfugié politique et apprend le français. Comme il a déjà travaillé dans le domaine avec son grand frère, il décide de se former au métier d’électricien, travaille sur de nombreux chantiers partout en France puis revient à Limoges, bien décidé à se mettre à son compte.
Grâce à l'accompagnement et à un financement de l'Adie, Mudathir concrétise son projet et lance son entreprise Électricité Mod, spécialisée dans les installations électriques pour particuliers et professionnels à Limoges. Il voit désormais l'avenir avec optimisme, avec des ambitions de développement et de formation dans les énergies renouvelables.
« Mon entreprise représente le savoir et les valeurs que je veux transmettre aux autres. »
Après 15 ans de carrière dans le domaine de l’industrie, Tania a envie d’apporter de la nouveauté à sa vie professionnelle. C’est en lavant un jour ses couettes dans une laverie qu'elle trouve l'inspiration pour créer sa propre entreprise. Forte de sa solide formation commerciale, elle recrute ses premiers clients dans son réseau, trouve le local parfait - une laverie en libre-service à l’arrière de laquelle elle aménage un service de blanchisserie - et lance “LetPer : le temps passe et repasse”.
Mais ce qui compte peut-être le plus pour Tania, c’est que LetPer n’est pas qu’une entreprise, c’est une entreprise d’insertion. Et ce qui fait de LetPer une entreprise prospère, c’est autant la qualité des services qu’elle fournit aux entreprises et aux particuliers que les emplois qu’elle crée.
« Grâce à mon entreprise, j'ai pu réaliser mes objectifs de vie. »
Frédéric Guery est le geek de son village de 647 âmes, à plus de 40 km de la ville la plus proche. En octobre 2021, avec 16,50 euros en poche, alors interdit bancaire, cet ancien soudeur et cuisinier décide de vivre de sa passion pour la technologie en entreprise. Il transforme le rez-de-chaussée de sa maison en boutique et lance Cyborg Informatique, qui propose des services de réparation et la vente de matériel informatique et téléphonique.
En 3 ans, son activité se développe rapidement. Avec le soutien de l’Adie, cet entrepreneur passionné embauche son cousin et sa mère pour l’aider et ouvre une seconde entreprise : une quincaillerie, Calypso, où il vend également des objets de décoration.
« Mon entreprise c’est ma voix, ma façon d’exprimer l’impact que je veux avoir sur l’environnement. »
Depuis l’âge de 13 ans, Ludivine pratique la plongée sous-marine et constate au fil des années, la croissance préoccupante du nombre de déchets. Lorsqu’elle découvre la déshydratation thermique, une technologie innovante de traitement des déchets, c’est le déclic. Après une carrière de 26 ans dans le secteur de l'assurance, elle décide de donner un nouveau sens à sa vie professionnelle, motivée par le désir de s'engager pour l'environnement.
En mars 2020 à Marseille, elle fonde fonde Valwast. Freinée par la pandémie, elle trouve dans le microcrédit de l’Adie la ressource pour se maintenir à flot et financer les flyers, les affiches, le site internet dont elle a besoin pour faire connaître sa solution qui non seulement permet de diviser par 5 le poids des déchets de cuisine organiques mais en plus de les valoriser comme engrais.
Aujourd’hui, Valwast connaît un succès florissant : depuis le 1er janvier 2024, toutes les entreprises ont l’obligation de trier et de faire valoriser leurs biodéchets, et la solution de Ludivine est parfaitement adaptée pour les accompagner dans leur mise en conformité avec cette réglementation.
« Mettre ses mains en activité, ça permet de trouver la sérénité et le bien-être. J’ai le sentiment de contribuer à un monde meilleur pour mes enfants et petits-enfants. »
Il aura fallu un burn out pour que Laurence se décide à créer son entreprise après des années de travail comme institutrice et salariée au sein d’une association d’accueil des migrants. Depuis mars 2023, cette maman de 6 enfants propose des ateliers de couture et de tricot pour partager la joie de faire “danser les aiguilles” et de pouvoir dire “c’est moi qui l’ai fait” après avoir appris à réaliser la tenue de ses rêves.
Basée à Lovagny, en Haute-Savoie, elle se déplace de village en village auprès d’une clientèle diverse, composée notamment d’adultes isolés et d’enfants présentant des troubles du comportement. Elle qui, par conscience écologique, a cessé d’utiliser sa voiture depuis 30 ans, décide de partir à la rencontre de ses clients sur un vélo cargo électrique que le microcrédit de l’Adie lui permet de financer. Laurence se réjouit aujourd’hui de ce nouveau mode de vie nomade qui lui permet de créer des rencontres humaines qui n’auraient pas pu avoir lieu sans le vélo.
« Mon entreprise est pour moi un refuge dans lequel je me recentre et je me reconstruis. C'est un second départ, un lieu où je me forge une nouvelle trajectoire. »
Après le décès de sa petite fille de 10 ans, pour éviter de sombrer dans le chagrin, Marika décide de changer de métier en se tournant vers une profession à la fois manuelle et méditative : la tapisserie.
Bien que passionnée de travaux manuels et ayant toujours bricolé, cette spécialiste de massages Shiatsu décide, par souci de légitimité, de prendre le temps de se former à la tapisserie d'ameublement à Mont-de-Marsan. Un CAP tapisserie et un CAP sellerie en poche, Marika trouve un local de 80 mètres carrés à Soustons, et y crée, en octobre 2023, l’Atelier Croupion.
Elle y rénove des sièges de tous styles, confectionne des rideaux et des coussins et propose des services en sellerie pour divers véhicules, en collaboration avec des artisans locaux et en utilisant des tissus soigneusement sélectionnés auprès de producteurs français et européens. Le champ des possibles est assez vaste pour que les journées ne se ressemblent pas et que Marika ne s’ennuie jamais.
Son carnet de commandes est rempli des mois à l’avance. Marika développe son activité avec sérénité et le souci de la maintenir à un rythme et une taille humaine. Elle envisage d'accueillir des stagiaires afin de transmettre et perpétuer ce savoir-faire séculaire.
* Étude réalisée avec Archipel&Co auprès de 2 814 bénéficiaires d’un microcrédit professionnel de l’Adie entre le 1er janvier 2021 et le 31 décembre 2022.
Communiqué de presse à télécharger
Adie
Christelle Touré, ctoure@adie.org, 06 07 47 35 67
Hortense Peltier, hpeltier@adie.org, 06 86 17 48 76
Relations média Profile
Jean-Philippe Lecocq, jplecocq@agence-profile.com, 06 87 08 13 48
May-Lee Andrade Quang, mquang@agence-profile.com, 06 46 10 28 19