Le Ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion est un partenaire historique de l’Adie qui soutient l’ensemble de sa mission d’insertion économique par l’entrepreneuriat. En 2021, il finance notamment les actions de l'Adie en faveur de l’inclusion par le travail indépendant des jeunes éloignés de l'emploi - qui ont reçu une prime pour la création de leur activité - mais également un programme expérimental d'accompagnement à la formalisation d'activité.
Interview de Thibaut Guilluy, Haut-commissaire à l'emploi et à l'engagement des entreprises au Ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion
La création d’entreprise est souvent perçue comme le parent pauvre de la politique de l’emploi, alors qu’elle peut être un outil d’inclusion efficace. Comment mieux mobiliser ce levier ?
« L’entrepreneuriat constitue, de manière complémentaire et aussi légitimement que le salariat, un vecteur d’inclusion sociale et d’autonomisation économique et financière pour des personnes fragilisées sur le marché du travail, et mérite à ce titre toute sa place dans le secteur de l’insertion par l’activité économique. Les taux de pérennité des entreprises accompagnées par les réseaux de la création confirment d’ailleurs la pertinence de cette approche.
Nous devons accompagner plus fortement la dynamique entrepreneuriale actuelle pour qu’elle profite à tous et notamment aux personnes les plus éloignées de l’emploi qui ont un projet de création.
C’est pourquoi, dans le cadre du pacte d’ambition pour l’insertion par l’activité économique (IAE) et du plan 1 jeune, 1 solution, nous avons souhaité reconnaître et mobiliser beaucoup plus fortement le levier entrepreneurial. Le Programme « Inclusion par le travail indépendant » lancé il y a quelques mois va permettre de soutenir une offre d’accompagnement à la création/reprise d’entreprise renforcée pour les publics en difficulté d’accès à l’emploi, avec une très forte ambition collective et un changement d’échelle, puisqu’il s’agit de 40 000 accompagnements sur 2 ans et d’une enveloppe dédiée de 40 millions d’euros.
L’Adie, en consortium avec Positive Planet, est un acteur clé de ce dispositif, avec 11 700 personnes accompagnées et financées dans leur projet de création d’entreprise. »
Vous êtes particulièrement mobilisé sur l’inclusion des jeunes, comment mieux lever leurs freins spécifiques à entreprendre?
« Ce que l’on constate c’est qu’un jeune sur deux aspire ou réfléchit à créer sa propre entreprise (contre 30 % des plus de 30 ans).
Mais comment aller au bout de cette aspiration ? Comment passer de l’intention au passage à l’acte ? Ce qui manque souvent aux jeunes, c’est du réseau, de l’accompagnement, et c’est la raison pour laquelle il y a un ciblage fort sur les jeunes dans le programme Inclusion par le Travail Indépendant.
Mais ce qui manque aussi souvent, et particulièrement pour les jeunes, ce sont des moyens financiers au démarrage. C’est pourquoi il est également expérimenté une prime de création de 3 000 euros pour ceux qui n’ont pas le capital pour se lancer dans de bonnes conditions, distribuée par les réseaux de la création et du financement.
Je salue d’ailleurs l’engagement de l’Adie en la matière puisque près de 500 jeunes ont déjà bénéficié d’une prime pour concrétiser leur projet de création d’entreprise fin 2021. »