Youcef, conseiller Adie à Montreuil

« Le bouche à oreille c’est l’antidote à l’auto-exclusion. Si quelqu’un qui a réussi fait passer le mot autour de lui que c’est possible d’avoir un financement, de créer sa boîte, de réussir, alors d’autres peuvent oser à leur tour donner vie à leur projet. »
À 29 ans, Youcef a déjà exercé une multitude de métiers avant d’intégrer l’Adie, une expérience qui l’a préparé à accompagner les créateurs d’entreprise.
Arrivé d’Algérie en 2016, Youcef décroche son master de science politique à l’université de Nanterre. Comme beaucoup de jeunes diplômés, il ne trouve pas tout de suite l’emploi de ses rêves. Il décide alors d’utiliser l’expérience cumulée lors de ses jobs étudiants et de créer une petite entreprise qui propose des prestations de nettoyage des bâtiments, de peinture, de réparation domestique, de livraison et de montage de meubles.
S’il tombe « par hasard » sur une annonce de l’Adie, c’est certainement cette expérience qui lui inspire l’idée d’y répondre et lui permet de devenir conseiller à l’agence Adie de Montreuil en novembre 2021.
« J’ai senti que je pouvais apporter quelque chose à mon échelle. »
Ce que Youcef apprécie particulièrement, c’est la diversité des projets qu’il accompagne : des VTC, des traiteurs à domicile, des chauffeurs livreurs, des entrepreneurs du bâtiment, des prestataires de nettoyage, de l’import-export de produits exotiques, de l’achat-revente d’artisanat…
« On ne s’ennuie jamais. Même deux projets identiques ne se ressemblent pas, tant les approches et les parcours des créateurs sont divers. »
La Seine-Saint-Denis, où il intervient, est un territoire qu’il connait bien pour y avoir vécu la plupart de ses années en France.
« Pour moi le 93, ça représente la France en condensé. »
Riche des cultures qui s’y rencontrent, la Seine-Saint-Denis est aussi un département qui cumule parmi les plus forts taux de pauvreté, de chômage et de personnes aux minima sociaux.
« Le problème principal, à mon avis, est le phénomène d’auto-exclusion que ces difficultés génèrent chez certaines personnes. Beaucoup perdent espoir et l’envie d’entreprendre parce qu’ils se disent qu’en venant d’un quartier prioritaire, chercher à se lancer dans l’entrepreneuriat est du temps perdu. »
Selon Youcef, c’est là où le travail des associations est primordial. Elles doivent se faire connaître et réussir à toucher ce public invisible. C’est pour cette raison que Youcef prend les devants en consacrant une grande partie de son temps à créer du lien avec les centres sociaux, les associations de quartier, les agences Pôle emploi et les habitants qui les fréquentent. Et il parle de l’Adie littéralement partout où il va : dans la rue, au restaurant et même chez le coiffeur ! C’est ainsi qu’un jour il rencontre Cherif, dans un salon à Ivry-sur-Seine (94), qui lui fait part de son projet d’ouvrir son propre salon. Il a le local, mais il lui manque les fonds pour financer les travaux d’aménagement. Youcef lui parle de l’Adie et, quelques jours plus tard, Cherif obtient un financement.
Grâce à la proximité et la confiance réciproque que Youcef a su tisser avec ses partenaires et les entrepreneurs qu’il accompagne, de plus en plus de porteurs de projets viennent à sa rencontre sur recommandation.
« Le bouche à oreille c’est l’antidote à l’auto-exclusion. Si quelqu’un qui a réussi fait passer le mot autour de lui que c’est possible d’avoir un financement, de créer sa boîte, de réussir, alors d’autres peuvent oser à leur tour donner vie à leur projet. »