Lorsque Sintia quitte son Indonésie natale en 2016 pour rejoindre son conjoint dans le Var, elle espère que sa licence en informatique lui permettra de trouver rapidement du travail dans son domaine. Mais la réalité la rattrape : son titre de séjour tarde à arriver. Alors, en attendant, elle prend des cours de français et s'achète sa première machine à coudre pour s’adonner à sa passion de toujours : la couture. Très rapidement son loisir occasionnel devient un hobby à plein temps. 

« Depuis petite, j’ai toujours adoré le textile. La matière, l’odeur... Pourtant, je n’y avais jamais réellement touché, jusqu’à cette période d’attente de mon titre de séjour. »

Mais une fois son titre de séjour obtenu, Sintia met entre parenthèses la couture pour travailler. Avec son compagnon, elle vend des livres sur une plateforme en ligne et sur les marchés. Trois années passent mais sa passion ne cesse de lui revenir en tête. Quand la crise sanitaire arrive, elle a un déclic. 

 « Je me suis remise à la couture pour fabriquer des masques en tissu que je vendais sur Internet. Face à l’engouement, j'ai pris un espace au marché pour voir si mes créations trouvaient leur public en dehors du digital. Et ça a été le cas ! »

Au moment de créer son entreprise, Sintia s’impose des conditions éthiques. Pour elle qui a grandi dans un pays où sont déversés des tonnes de déchets plastiques et textiles venus d’Europe, il est hors de question de prendre part à la surconsommation textile et aux conditions de travail de celles et ceux qui participent à sa production. Alors Sintia s’inspire de certaines pratiques vertueuses qu’elle a pu observer dans son pays natal, comme le recyclage. 

« Quand j’ai besoin de créer quelque chose, je commande en quantité modérée pour être à même de proposer à chaque fois des visuels uniques, sans jamais rien gaspiller. »

En tant que jeune maman sensible à ce que son propre enfant met sur sa peau, elle fait le choix de créer l’Atelier Pitchoun une marque de vêtements en coton organique pour enfants et collabore avec des fournisseurs de tissus locaux et bio à Cuers et une graphiste d'Hyères-les-palmiers. 

Dès l’ouverture de sa boutique, Sintia est littéralement submergée par la demande, à tel point que sa machine à coudre amateure rend l’âme au bout de 3 mois. 

 « J’ai sous-évalué à quel point les Varois placent l’éthique au cœur de leurs choix vestimentaires. »

Pour répondre à la demande sereinement, l’agence Adie de Toulon qui lui prête de quoi acheter une machine à coudre professionnelle et renouveler son stock de tissus biologiques certifiés GOTS et Oïko-Tex provenant de fournisseurs européens. 

« L’Adie a sauvé mon entreprise au moment le plus crucial de son développement. Je sais que je peux compter sur eux dans n’importe quelle situation. »