Sasha, bénévole-référent Adie des gens du voyage dans le Var

« L’Adie ne stigmatise pas. C’est tout de suite plus facile de demander de l’aide lorsqu’on ne nous juge pas pour ce que nous sommes. »
Michel « Sasha » Zanko est un ovni, un extra-terrestre qui, à 67 ans, n’a toujours pas trouvé le temps de poser les pieds par terre.
Né à Albertville en Savoie, ce membre de la communauté tzigane est très vite amené à voyager à travers la France, comme à travers l’Europe. Mais c’est à Toulon, dans le Var, qu’il laisse sa caravane pour toujours.
Aujourd’hui arrière-grand-père de 18 petits-enfants, cet ancien dinandier (fabricant d’objets utilitaires et décoratifs par martelage à partir d'une feuille de cuivre, d'étain ou de fer-blanc) s’est imposé au fil des années comme le référent départemental des activités des gens du voyage sur le territoire.
« Je suis le consulté et pas le consultant. On me contacte pour savoir si telle ou telle personne est fiable dans la communauté. Mais je ne suis pas garant pour autant ! »
En 1989, Sasha fait ses premiers pas dans le monde associatif en créant son association « Tchatchipen » (ce qui signifie « la vérité » ou « l’authenticité »), afin de mettre en avant la culture musicale tzigane pour les plus jeunes gens du voyage, notamment à travers le flamenco, le violon, ou la guitare de Django Reinhardt. Puis, parmi le public qui se déplaçait, de plus en plus désirait de l’aide pour rédiger des documents administratifs.
« Chez nous, il y a beaucoup d'analphabètes. Je me rends disponible pour eux quotidiennement, mais je ne fais pas tout leur accompagnement de A à Z. »
C’est alors qu’il entend parler de l’Adie. En 2014, il se déplace dans l’agence de Toulon, demande des renseignements sur les microcrédits, et s’intéresse aux prêts de groupe. Puis il rentre chez lui, et constate qu’en fin de compte, il ne manque pas énormément aux gens du voyage, soucieux de lancer leur propre activité.
Chez les gens du voyage, les prêts peuvent sembler compliqués à obtenir puisqu’ils n’ont ni garants, ni garanties. L’Adie parle de son offre de financement spécifique aux gens du voyage, souvent des financements moins importants avec des délais plus courts, à Sasha, et une relation de confiance se noue.
« L’Adie est une association à l'écoute de ceux qui sont dans le besoin. C’est un organisme qui met le pied des gens à l’étrier, qui fait passer l’humanisme avant, et l’argent ensuite. »