Mickaël, artisan confiturier à Mahalon, en Bretagne

« L’Adie a été mon étrier pour me mettre à cheval et galoper. »
Originaire du Nord de la France, Mickaël fabrique des confitures depuis 23 ans, en parallèle de son poste de chef de cuisine à Paris. Pour ce cuisinier de formation, mélanger les fruits, associer les goûts, trouver de nouvelles recettes est un passe-temps qui ne l’a jamais quitté et dont il a finalement fait son activité principale.
Peu après son arrivée en Bretagne, il subit un accident du travail. Interdit d'exercer de nouveau en cuisine, Mickaël vit mal cette situation.
Mais Mickaël rebondit, et se dirige donc vers l’industrie agro-alimentaire pour subvenir à ses besoins.
Alors qu'il est en poste de salarié, il commence à réfléchir à monter sa propre entreprise de production et vente de confitures artisanales. A chaque moment libre, il confectionne des recettes, et les fait tester dans son entourage. Les retours sont toujours positifs !
Il aménage son temps, et ne compte plus ses heures, pour donner les meilleures chances à son projet. Il s'y rend tôt le matin à son travail, puis passe ses après-midi au sein de son labo à Mahalon. Les journées sont longues, mais Mickaël a de l'énergie à revendre. Il ne vit pas encore totalement de son activité.
En 2018, il décide de créer officiellement son activité après avoir suivi le stage obligatoire de la Chambre des Métiers. Au démarrage, il fait des essais sur les marchés, mais victime de son succès, il ne peut conjuguer production et vente.
Il prépare seul son projet en déterminant précisément les coûts de revient et les prix de vente.
« Avec l’Adie, c’est génial. Avec mon conseiller, ça a été facile, ça s’est passé naturellement. Il m’a encouragé. »
Mickaël n’a pas eu à faire beaucoup de démarches pour trouver des clients.
« On est venu me voir. Après quelques articles dans la presse locale et avoir remporté des concours, des épiceries fines et des boulangeries se sont mis à faire appel à moi.»
La crise sanitaire liée au Covid-19 et les confinements ont été difficiles pour son activité.
« J’étais encore en micro-entreprise. Mon activité était autorisée à exercer mais mes clients subissaient eux aussi un très fort ralentissement de leur activité. Je n’avais pas accès aux aides en raison de mon emploi salarié. Mais c’est cela qui m’a permis de maintenir mon activité. »
De part son métier et la maîtrise des goûts et des associations, Mickaël conçoit très vite des recettes. Aujourd'hui, il peut proposer 70 variétés et parfums de confitures sur l’année.
Dès que cela est possible, il passe par des fournisseurs locaux : fraises de Plougastel, pêches françaises, fruits rouges de Confort-Meilhars...
« Ma recette phare c’est la confiture de fraises. En 2020, j’en ai réalisé 7 000 pots. »
L'artisan confiturier gère tout de A à Z, ce qui lui prend beaucoup de temps : l’équeutage, la cuisson, la mise en pot entièrement à la main, et la commercialisation.
« Il faut garder la foi. Certains jours, je suis fatigué et je me dis ‘j’en ai marre’. Mais le lendemain, un client passe, m’achète un pot, on discute et il me dit que mes confitures sont bonnes. Et c’est reparti ! »
Pour Mickaël, le petit truc qui fait la force de l’artisanat, c’est le contact en direct.
Des clients viennent spécialement le voir dans son labo, après avoir acheté ses confitures chez un de ses revendeurs, juste pour découvrir l’homme derrière les recettes et partager un moment avec lui.
Aujourd’hui, il a fait sa place parmi les artisans confituriers, en remportant notamment des prix qui lui ont apportés de la visibilité.
« Être entrepreneur, pour moi, c’est le plaisir de faire plaisir. Se lever le matin sans traîner les pieds pour aller au travail, c’est précieux. »