Luc, ébéniste menuisier à Retournac, en Haute-Loire

« Après plusieurs expériences professionnelles et une vie nomade, j'ai découvert ma passion en fabricant des meubles. Aujourd’hui, je suis fier de la joie dans les yeux de mes clients face à mon travail. »
Luc a 35 ans et une grande passion dans sa vie : la création de meubles ! Situé à Retournac, en Haute-Loire ce jeune menuisier ébéniste à ouvert son entreprise, L'Écorce du Sycomore, en février 2018 par un concours de circonstances comme il l’évoque lors de son témoignage.
Avant d’être chef d’entreprise, Luc était saisonnier et vivait dans un petit fourgon qui lui permettait de se déplacer en fonction des différents contrats dans la région. Sa vie nomade lui convenait bien et grâce à elle les expériences se sont cumulées : jardinage, bricolage, tourisme, mécanique… Luc a tout fait ! Et c’est justement quand il a voulu se lancer dans la rénovation d’un bus qu’il avait acheté, qu’il s’est rendu compte qu’il aimait ce qu’il faisait, mais que les lacunes au niveau technique étaient un frein pour arriver au bout de son projet. De nature débrouillarde, Luc a cherché des solutions et a fini par pousser la porte de Pôle emploi qui a accepté de lui financer une formation d’ébéniste à Privas, point de départ pour son nouveau métier.
Suite à sa formation, son père lui lance un défi en lui commandant un escalier, puis son beau-père des meubles pour son magasin de vélo. C’est comme cela qu’il a démarré son activité ! Même si au départ, il souhaitait se lancer dans l’aménagement de camping car, il a pris beaucoup plus de plaisir à fabriquer des meubles, et c’est la voie qu’il a décidé de suivre.
Tout n’a pas été facile pour Luc qui a rencontré des difficultés pour financer son projet et pouvoir lancer son entreprise. En effet, sa banque lui avait promis l’obtention de son prêt bancaire mais elle a mis deux mois avant de lui notifier un refus. C’est ainsi qu’il a recontacté son conseiller Pôle emploi qui a su le rediriger vers l’Adie qui lui a proposé un accompagnement et un financement adapté au démarrage de son activité en mars 2018.
Il reconnaît aussi que le manque d’expérience en tant que chef d’entreprise fut un frein au début de son activité car il avait des chantiers qui prenaient plus de temps que prévu et qui lui faisait perdre du temps et de l’argent. Aujourd'hui Luc est confiant, et trouve que les choses s'améliorent, deviennent plus facile.
Comme la plupart des entrepreneurs, Luc a été impacté par la crise sanitaire car il a vu une réduction considérable du nombre de chantiers. Et surtout, ce qui continue de l’inquiéter actuellement, c'est la rupture du stock des matières premières, comme le bois, la ferraille, qui a beaucoup ralentit sa production.
Heureusement, le premier confinement est tombé au moment où il devait délocaliser son atelier, ce qui lui a permis de prendre le temps pour faire ses travaux et parallèlement, il a pu avoir les aides du Fonds de solidarité mis en place par le gouvernement.
« Ce qui me rend heureux c’est de transformer de la matière et de voir le résultat derrière. Quand les clients sont contents et que je vois de la joie dans leurs yeux. C’est vraiment ce qui me motive le matin ! »
Actuellement, l’entreprenariat représente pour Luc une nouvelle façon de vivre, plus qu’un moyen de subvenir à ses besoins.
« Ça m’a beaucoup sédentarisé, même si je n’ai pas un rythme régulier, ça me plait et ça me pousse toujours à des nouvelles aventures, à me lancer dans des projets que je ne sais pas faire, et apprendre ! C’est enrichissant ! » .
Sa vision à court terme est de continuer à s’améliorer dans l’administratif et pouvoir travailler moins. Il aimerait développer une part de création, de l’ébénisterie d’art et arrêter les chantiers petit à petit. Faire évoluer son activité comme on le souhaite, un des nombreux avantages de l’entrepreneuriat !
« Il faut le faire, il faut oser ! Il y a des contreparties qui valent vraiment la peine, on a une liberté qu’on n’a pas dans le salariat ! »