BioMarel, c’est trois salariés, un prototype tout juste commercialisé, et l’incroyable détermination de Leslie de rendre l’autonomie accessible aux personnes handicapées.
Leslie propose un dispositif médical pour personnes en situation de mobilité réduite sur le haut du corps : un capteur pour qu’elles puissent utiliser tablette ou ordinateur de manière autonome. Pour bouger la souris, ou cliquer, on peut souffler, tourner la tête ou bouger les yeux.
Le dispositif était encore à l’état de prototype, que le carnet de commande était déjà plein ! Il faut dire que Leslie s’est inspirée du terrain, et a soigneusement testé et amélioré son produit en fonction des retours des utilisateurs, de leurs proches ou du personnel soignant.
Le prix en plus est très bon marché, dans ce secteur où la pratique est plutôt aux tarifs élevés et aux marges confortables. « Mon but c’est que l’autonomie soit accessible à tous. Quand j’ai commencé à étudier la concurrence, et que j’ai vu les prix, je n’ai pas compris… On n’invente pas la Lune ici : on utilise simplement la technologie qui existe déjà , et on l’adapte à bon escient pour répondre à un besoin d’autonomie des personnes en situation de handicap. ... Le produit que nous avons développé est simple, adaptable à tous les terminaux tablette, ordinateur, et téléchargeable depuis notre site. Et pas besoin de repayer à chaque fois qu’il y a une mise à jour ! »
Comment lui est venu l’idée ? « Eh bien je me suis réveillée un matin… Non, je rigole ! Le déclic, cela a été ma rencontre avec Martine. » Leslie travaille alors comme assistante ingénieur dans un labo de recherche.
Bénévolement, elle donne des coups de main en informatique en marge de son travail. C’est lors d’une intervention pour paramétrer un ordinateur qu’elle rencontre Martine, atteinte de la maladie de Charcot.
Elle découvre qu’en plus de la pénibilité de sa maladie, Martine ne peut pas être autonome pour communiquer avec son ordinateur. « On a alors commencé à bidouiller, mon mari et moi, un petit outil pour lui permettre d’être plus autonome. » Eh oui, parce que le mari de Leslie, lui, est ingénieur électronique à son compte, et il a déjà travaillé dans le secteur de la biotechnologie.Â
Assez vite, l’idée nait d’aller au-delà d’une solution de dépannage, et de développer un véritable outil, ergonomique, simple à utiliser et efficace. Leslie et son mari y consacrent soirs et week-ends pendant de longs mois, en s’appuyant sur les commentaires d’utilisatrices comme Martine, et d’autres que Leslie va rencontrer dans les services de rééducation.
L’entreprise est lancée l’année dernière, et depuis Leslie y travaille à temps plein. Parfois, il y a des jours moins faciles que d’autres.
« Les banques n’ont pas été intéressées par notre projet. Pourtant, pour être un minimum crédible dans ce secteur, il nous fallait mettre plus d’argent au capital de l’entreprise que nous n’en avions de côté. C’est là que l’Adie nous a aidés. »
Leslie, fondatrice de Biomarel
Aujourd’hui, quelques semaines après la commercialisation du capteur, Leslie projette déjà un nouveau produit : un implant capable de récupérer les intentions de mouvements d’un membre amputé, pour redonner à son utilisateur une sensation de toucher, et un meilleur contrôle de sa prothèse.