Laurent fait revivre les légumes d’antan dans la Somme

« Je travaille sans pesticides, sans produits chimiques. Les animaux de la ferme fournissent l’engrais naturel pour cultiver la terre. J’ai fait ce choix pour que mes clients mangent des produits de qualité et bons pour la santé. »
Rien n’est perdu. Tout repousse quand on sème de nouvelles graines.
C’est ce qu’illustre tout le parcours de Laurent. En 2017, après une dizaine d’années comme salarié dans des secteurs aussi variés que les espaces verts, la soudure et le décolletage, il est victime d’un grave accident sur la route de Cailloux. S’ensuivent 11 opérations et la sentence des médecins qui lui disent qu’il ne pourra plus jamais travailler. C’est mal connaître Laurent et sa détermination.
« À 40 ans à peine, il était hors de question d’accepter que ma vie s’arrête. »
Pendant sa convalescence, comme son père et son grand-père avant lui, Laurent jardine. Avec le soutien de sa femme, il se met en tête de rebondir à son compte. Il trouve des parcelles à louer et y installe en février 2021 son activité de maraîchage.
Il fait appel à l’Adie à Amiens, qui lui finance l’achat des graines et des machines indispensables au travail de la terre : un motoculteur, une tondeuse, un taille-haie, une tronçonneuse.
Sur ses 2000 mètres carré de terre, en plus des tomates et des concombres habituels, Laurent cultive en agriculture biologique des légumes d’antan comme les citrouilles, les choux, les panais ou oubliés comme le pâtisson et propose des plants aux clients qui veulent cultiver leur propre potager. C’est sur place qu’il vend ses produits aux clients qui viennent cueillir eux-mêmes leurs légumes dans le jardin.
Dans ce nouvel environnement, Laurent s’épanouit.
« Je me sens bien dehors, c’est mon cadre de vie idéal. Ça m’a transformé ! Avant, je n’aimais pas trop bavarder. Maintenant, j’aime discuter avec les clients de mes légumes et de mes projets. »
Cette envie nouvelle de partager fait naître en lui le projet d’ouvrir une mini-ferme pédagogique pour faire découvrir son travail au milieu de ses lapins, ses coqs, ses poules, ses oies, ses canards, ses chèvres et ses chevreaux.
Le temps de développer son activité, Laurent travaille en parallèle à l’usine.
Il a plein de projets en tête pour l’avenir. Il prépare le permis de conduire pour pouvoir vendre prochainement sur les marchés, assurer des livraisons auprès des personnes âgées qui ne peuvent pas se déplacer et, d’ici 2025, ouvrir un food-truck de plats cuisinés avec les bons produits bio de son « Jardin Perdu ».