Justine a ouvert son food truck de sushis

« Je n’étais pas capable de travailler seulement pour un bon salaire. J'ai besoin de croire aussi aux produits ou services que je vends. »
Après quelques années de salariat dans le commerce puis dans le secteur bancaire, Justine a constatée qu’elle ne trouvait pas sa place dans cet environnement professionnel.
« Mon premier travail me permettait d’avoir une vie confortable et, bien qu’en CDI, je l’ai quitté. À la fin d’un CDD d’un an chez un employeur où j’avais également un salaire satisfaisant, on m’a proposé un CDI, que j’ai refusé. J’ai alors admis que je n’étais pas capable de travailler seulement pour un bon salaire. J'ai besoin de croire aussi aux produits ou services que je vends.»
Un produit auquel elle croit, il y en a bien un qui s'impose à elle comme une évidence ! Habitant depuis toujours à Rouillac, et grande fan de sushi, elle s'étonne qu'il n'y ait pas de restaurant sushi proche de chez elle. Il lui faut faire une heure de route aller-retour pour aller en manger à Cognac ou Angoulême. Justine se dit qu'elle ne peut être la seule dans cette triste situation !
Au-delà de ce constat, elle observe une grande tendance sur les réseaux sociaux pour le « manger équilibré », « manger sainement », etc. Elle décide alors de se lancer dans un nouveau projet : la vente de sushi en food truck.
« Le food truck était pour moi la meilleure manière de tester mon idée. D'abord, grâce à son caractère mobile : si un endroit ne fonctionne pas, il suffit d’en changer - comme ce qui m’est arrivé de faire – et dans un deuxième temps, pour être au plus près de ma clientèle, pour lui épargner justement les longs trajets que je déplorais. »
Et pour rassembler le plus grand nombre autour de ses recettes, Justine souhaite développer une gamme de sushis originale :
« Je me suis penchée sur la question de savoir pour quelles raisons les sushis ne faisaient pas chavirer tous les cœurs. Pour beaucoup, le poisson cru, ça ne se mange pas, et pour d’autres, l’algue est absolument répugnante. Il me fallait donc inventer des sushis sans algue … et sans poisson ! »
L’idée des "Sushis de Justhyne" est née.
Justine cherche alors un accompagnement et des financements pour rendre possible ce projet. Elle rencontre l’Adie lors d’une réunion d’information sur l’entrepreneuriat dans son agence Pôle emploi. Elle intègre la formation Je Deviens Entrepreneur en mars 2018 pour dresser les contours de son projet d’entreprise.
« Le parcours que j’ai suivi avec l’Adie m’a confortée dans mon idée. L’accompagnement dans la réalisation d’un business plan le plus réaliste possible, et les échanges avec d’autres futurs créateurs d’entreprises m’ont été plus que bénéfiques dans mon envie d’aller jusqu’au bout de mon projet. »
Puis elle obtient un microcrédit pour l’achat de son camion. Sans aucune formation initiale en cuisine, mais avec beaucoup de persévérance, Justine démarre son entreprise.
« Aujourd’hui et chaque jour depuis la création des "Sushis de Justhyne", je constate qu’il y avait bien une demande qui était latente et ne demandait qu’à être découverte et comblée. Les habitants des communes où j’interviens sont vraiment ravis d’avoir des sushis à proximité de chez eux et pour beaucoup, c’est devenu leur rituel de la semaine. »
Ambitieuse et passionnée, Justine a de nombreux projets de développement pour cette entreprise : mettre en place un service de livraison pour les entreprises le midi, et d’ici à deux ans, ouvrir une boutique en parallèle du food truck.
« Je pense recruter deux personnes pour gérer à la fois le food truck ainsi qu’une boutique fixe. Je réfléchis aussi à investir dans des distributeurs à sushis, comme ce qu’on connaît déjà avec les distributeurs de pains. »
En résumé, Justine se projette un avenir rempli d’idées, de créativité, d'essais, d’améliorations, de convivialité et de rencontres !