Julie crée sa maison d'édition à Carhaix, en Bretagne

« Un livre a besoin d’être incarné, d’être porté pour être vendu. Il n’y a pas plus puissant que l’émotion d’un lecteur ou d’une lectrice qui la partage à son entourage pour vendre un livre ! »
Originaire du Centre Bretagne, Julie démarre sa vie professionnelle dans sa région natale. D'abord à la Prévention routière en tant qu’assistante juridique, où elle y devient rapidement responsable. Puis elle intègre l'armée de Terre pendant six ans à l'Est de la France, où elle s'épanouit dans un pan du droit qu'elle découvre.
À Paris, en 2017, elle rencontre Yves Michalon, créateur des éditions du même nom. Cette rencontre change le cours de sa vie professionnelle, lorsqu'Yves la félicite sur la préface qu’elle a écrite pour un roman.
« J'ai appris à lire et à écrire toute seule. C'est une énigme ! J'ai commencé à écrire mes premières poésies quand j'avais sept ans. C'était ma manière d'exprimer mes émotions, mes ressentis. »
Même si le droit est une très bonne école pour l’écriture, par laquelle Julie est heureuse d’être passée, son rêve a toujours été d’être autrice.
Julie voit dans cette rencontre l’opportunité d’oser raconter son histoire personnelle. Elle en fait un récit entre biographie et roman. Elle y consacre tout son temps libre et écrit jour et nuit. Même si les mots lui reviennent comme un boomerang, elle décide de proposer le manuscrit : « Une poule sur un mur… » aux Éditions Michalon.
À l'époque où la vague « #MeToo » explose, c’est un succès et Julie poursuit son aventure littéraire avec un second ouvrage « (Dé)charge mentale » publié en 2019. Mais gérer de front plateaux télé, travail, enfants et écriture nécessite pour Julie de faire un choix : celui de l’indépendance !
« Je ne voulais plus qu'on me dise si j'ai le droit de rester avec mes enfants quand ils sont malades ou bien quand prendre des vacances. Mais pour autant, suis-je légitime à créer cette activité ? Comme beaucoup de femmes, j’ai ressenti le syndrome de l’imposteur. »
Julie se lance dans une activité de prête-plume : elle écrit pour les autres, anime des ateliers d’écriture, rencontre des auteurs. En accompagnant certains auteurs, Julie entre petit à petit dans ce qui deviendra son activité actuelle. La crise sanitaire de 2020 repousse voire annule la sortie de certains manuscrits.
« Je ne pouvais m’y résoudre. Aux côtés des Musso, Despentes et autres mastodontes des ventes, ces livres devaient exister ! »
Et le seul moyen pour cela est de créer sa propre maison d’édition. Un challenge un peu fou mais qui semble cohérent au vu du parcours de Julie.
Financée par l'Adie et accompagnée par BGE Île-de-France, son microcrédit lui permet de financer l’imprimeur, le maquettiste, la correctrice, et l’attachée de presse.
Mindset Éditions voit le jour en janvier 2021, et les premiers titres trois mois après. À ce jour vingt-sept titres sont disponibles en catalogue, abordant des thématiques variées.
« L’intention de Mindset Editions, c'est de révéler quelque chose en nous, grâce à la lecture. »
Aujourd’hui, Mindset Editions passe un cap dans son développement. Le modèle économique d’une maison d’édition classique ne convient pas aux valeurs portées par Julie.
« Le livre n’est pas un bien de consommation comme les autres. Et les ouvrages de Mindset doivent eux aussi répondre à un mode de distribution que je trouve cohérent par rapport à l’ADN de l’entreprise. Il fallait que je trouve un autre canal. Après avoir vendu en ligne, dans les salons spécialisés ou autres événements littéraires, nous nous sommes lancés un autre défi ! Et c’est ma maman qui m’en a donné l’idée : c’est elle qui, avec son réseau, me vend des livres depuis le début. »
Ainsi, Mindset Editions devient l’une des premières maisons d’édition à créer un réseau de vente en s’appuyant sur des vendeurs à domicile. Le principe est de donner envie aux gens de lire et d’acheter les ouvrages édités par Mindset Editions.
« Un livre a besoin d’être incarné, d’être porté pour être vendu. Il n’y a pas plus puissant que l’émotion d’un lecteur ou d’une lectrice qui la partage à son entourage pour vendre un livre ! »