Le mécénat de compétences : quels bienfaits pour le salarié ?

Le mécénat de compétences consiste à mettre des salariés à disposition d'un organisme pour réaliser des actions d’intérêt général mobilisant leurs compétences.
Loana Jobic, salariée d'Assystem, est mise à disposition de l'Adie 4 heures par semaine. Elle nous raconte son expérience.
Comment êtes-vous venue à faire du mécénat de compétences ? Est-ce de votre initiative ou de celle de votre entreprise ?
C'est de ma propre initiative. J'ai commencé à l'Adie en tant que bénévole, mais comme je souhaitais accentuer mon engagement j'ai proposé à mon employeur le mécénat de compétences durant 4h par semaine.
Comment est-ce que votre employeur a réagi?
Mon employeur a très bien réagi car il me fait confiance. Il sait que ma priorité est de remplir mes objectifs et que je saurai m'organiser de manière à pouvoir m'engager à l'Adie et obtenir les résultats attendus.
La productivité n'est pas une question de temps, on arrive à être très efficace et efficient pour pouvoir faire les choses que l'on aime !
À quoi ressemblent vos missions au sein de l'Adie ?
Je fais du suivi individualisé des porteurs de projet : après leur 1er contact avec l'Adie, je les contacte pour faire le point et les mettre en relation avec un coach pour un accompagnement personnalisé.
Je les suis ausi en amont pour vérifier leurs motivations et capacités d'entreprendre et s'ils ont effectué les démarches nécessaires pour construire le projet.
Qu'est-ce que vous appréciez dans cet engagement ?
J'apprécie tout particulièrement le fait d'être impliquée dans une association qui est dynamique, qui concrétise beaucoup de projets et qui a un impact social fort. L'Adie répond à un besoin dans notre société : oser se lancer par rapport à ce qu'on aime faire. Cette mission nécessite d'être appuyée et c'est pour cela que je suis à leurs côtés.
J'y rencontre aussi des personnes, salariées et bénévoles, très engagées, remplies de bienveillance et de motivation, qui exercent des missions en accord avec leurs valeurs.
C'est très enrichissant de travailler à leurs côtés.
Quels avantages voyez-vous dans cette aventure ? Qu’est-ce que cela vous apporte ?
C'est une grande satisfaction de se dire que je travaille et qu'en même temps j'apporte ma contribution au développement du tissu économique local, au travers d'une association qui partage les mêmes valeurs que moi.
La dimension humaine est très forte dans l'accompagnement individualisé des porteurs de projet.
L'engagement n'était pas un manque dans mon activité professionnelle, mais aujourd'hui cela devient un plus. C'est un accomplissement que je ne trouverai pas forcément dans une relation commerciale avec un client. J'apprécie de créer de la valeur autre que financière.
Pour vous, le mécénat de compétences peut-il être un vecteur de bien-être au travail ? D'après vous, quels sont les intérêts pour votre employeur ?
Le mécénat est un moyen de redonner confiance au salarié, de le revaloriser et de le réengager dans son poste car c'est véritablement un vecteur de bien-être au travail.
Certaines entreprises ne savent plus comment gérer un salarié qui n'est plus motivé sur son poste, or le mécénat ne leur coûte rien du tout. Au contraire, le dynamisme du salarié au sein de son entreprise sera accru. Cela lui permet de découvrir que le métier qu'il fait avec moins d'entrain est utile dans un autre organisme, sans valeur financière. Cela le valorise et le réengage dans ses missions.
Si vous aviez un conseil à donner à un salarié qui voudrait s’engager, que lui diriez-vous ?
Allez-y, et sortez de votre routine, de votre quotidien.
Engager ses compétences pour un entrepreneur est une cause noble. C'est une chance de pouvoir transmettre, de faire profiter de ses compétences et de son savoir à des porteurs de projet qui en ont besoin.
Quelle est la procédure ?
Il suffit de manifester de son intérêt auprès des RH et se rapprocher de l'Adie. Ensuite, l'Adie sait comment faire.
Ce n'est pas forcément évident pour un salarié de demander ça à son employeur, comment se préparer ?
Il faut savoir justifier d'une bonne organisation et démontrer qu'on ne mettra pas ses priorités au travail en péril. Le temps dédié au mécénat est variable, il faut avoir bien en tête le temps que l'on peut accorder à l'Adie.
Mais quand on a envie, on peut, les salariés sauront être plus efficients dans leur entreprise pour pouvoir s'engager en parallèle.
Un mot pour la fin ?
Oser le mécénat de compétences, c’est partager sa richesse pour plus d’humanité dans le monde du travail.